Archives expositions collectives 2ème semestre 2017
L’exposition donne à voir les mouvements croisés entre réalité physique, politique, socio-
En 1984, des photographes, jusqu’alors inconnus ou déjà célèbres, sont dépêchés partout en France à l’initiative de la DATAR (Délégation à l’Aménagement du Territoire et à l’Action Régionale) pour représenter le paysage français des années 1980. C’est la première d’une série de grandes missions, financées par l’État ou portées par des groupes d’artistes comme France(s) territoire liquide, qui se succèderont jusqu’à aujourd’hui pour livrer une multitude d’images de la France. Les photographies présentées dans l’exposition questionnent la conception traditionnelle du paysage pour en explorer les frontières, de plus en plus mouvantes : celles du genre paysager basculant vers le portrait, celles d’un territoire national figé devenant plus fluide et celles du champ photographique lui-
Le visiteur suit d’abord l’expérience du paysage menée dans les années 1980 par les 29 photographes de la Mission photographique de la DATAR (1984-
Avec ses caractéristiques et ses limites naturelles ou administratives, le territoire devient ensuite un élément fondateur des dispositifs photographiques dans les années 2000, donnant lieu au développement d’une forme d’imaginaire topographique où le paysage devient style. À travers des séries précises ou des travaux au long cours qui embrassent la totalité du territoire français, le style aisément identifiable de photographes reconnus, tels Stéphane Couturier, Thibaut Cuisset ou Jürgen Nefzger par exemple, participe en effet à la valorisation des lieux.
Enfin, depuis le début des années 2010, le paysage est photographié comme un espace non plus simplement à décrire mais à habiter. L’homme s’y installe, s’immisce dans le cadre ; le récit se fait plus intime et circonstancié, affirmant la place de l’être au paysage dans une relation fusionnelle et utopique, dont se font notamment l’écho les travaux d’Elina Brotherus, de Fred Delangle et de Thibaut Brunet, membres de France(s) Territoire Liquide. Adossés à ces grandes séquences du parcours, divers focus permettent, parallèlement à ce voyage dans le temps, d’aborder des thématiques fortes liées au territoire : le travail avec Charles Fréger ou Samuel Bollendorf, l’histoire très française de la représentation des grands ensembles avec Mathieu Pernot ou Laure Vasconi, le questionnement sur les conséquences de la standardisation accrue des modes de vie, avec Jacqueline Salmon ou Gilles Coulon, dans no man’s land. Les photographes présentés dans l’exposition racontent avec humour, délicatesse, solennité parfois, les histoires de nos paysages qui s’inventent, s’inversent, s’hybrident, répandant ainsi, selon la belle formule du poète Philippe Jaccottet dans Paysages avec figures absentes, « le pollen de leur regard ».
Parcours de l’exposition
L’expérience du paysage
La Mission photographique de la DATAR est une commande publique de photographies initiée en 1984 par la Délégation à l’Aménagement du Territoire et à l’action régionale. Initialement prévue pour une seule année, la mission a duré quatre ans, elle a réuni vingt-
Le temps du paysage
Dans les années 1990, le paysage devient un élément central des politiques publiques d’aménagement du territoire, avec l’adoption de la loi « Paysage » en 1993 et l’ouverture à la signature de la convention européenne du Paysage en 2000. Devenu héritage à protéger, le paysage, en évolution permanente, est saisi par la photographie. On voit alors se dessiner deux dynamiques concomitantes : entre le banal et le sublime, la photographie tient à la fois le rôle de valorisation visuelle d’un patrimoine paysager considéré comme intemporel et celui d’outil documentaire permettant d’en observer les changements.
Le paysage comme style
De missions en initiatives personnelles, la topographie s’inscrit progressivement dans les travaux d’auteurs comme une valeur créative à part entière. Entre sollicitation institutionnelle et engagement politique, les photographes investissent les territoires pour tenter de saisir les nouvelles facettes d’un paysage devenu humain, social ou économique. Ce n’est plus uniquement un genre ou un sujet dans lequel certains excelleraient, mais bien une pratique devenue incontournable, allant parfois jusqu’à l’exercice de style.
L’être au paysage
Partant de l’homophonie existante entre lettre et l’être, cette dernière partie évoque la pluralité des propositions photographiques qui font la part belle autant au récit du paysage qu’à ses protagonistes, en l’occurrence les habitants attachés aux lieux photographiés. Dégagée de son carcan documentaire, la photographie assume désormais sa dimension fictionnelle pour devenir le lieu d’une véritable mise en récit. Argentiques ou numériques, constituées aussi bien de chimie, de pixels que de pigments, réalisées au téléphone portable comme à la chambre photographique, les photographies du projet France(s) Territoire Liquide, mises en résonance avec les préoccupations d’autres artistes, offrent une vision kaléidoscopique d’un territoire quotidien soumis au prisme de l’imaginaire. Le parti pris volontairement erratique laisse toute liberté à chacun des travaux photographiques d’exister dans la puissance de leur singularité plus que dans l’allégeance au groupe.
Les photographes présentés, la liste est longue !
Guillaume Amat, Pascal Amoyel, Rémy Artiges, Stéphane Asseline, François-
Une riche programmation accompagnera cette exposition : une journée de colloque et des conférences réunissant photographes, journalistes et spécialistes de la photographie, des visites commentées de l’exposition par certains des photographes exposés, ainsi qu’un cycle du cinéma de midi.
Exposition réalisée avec le soutien de Picto Foundation, le fonds de dotation des laboratoires Picto dans le cadre de Paris Photo.
Communiqué de presse
Montrer la France, vue par de grands photographes contemporains, telle est l’ambition de cette vaste exposition consacrée par la Bibliothèque nationale de France aux paysages français. Depuis les années 1980, la France a profondément changé de physionomie et le regard des photographes a été convoqué, à l’initiative d’une pluralité de commanditaires, pour rendre compte de ces métamorphoses.
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Gilles Aillaud
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Marika Prévosto
À
sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
Exposition du 24 octobre 2017 au 4 février 2018. BnF I site François-
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